Faut-il remplacer le café ? Et pourquoi ?
- Natalène BERNARD
- 17 oct. 2022
- 5 min de lecture
Le café est-il conseillé dans le cadre d'une alimentation équilibrée ? Est-il un détracteur de votre organisme ? Est-ce un paramètre qui vous empêche d'accéder à une plus grande vitalité ? Ou est-ce une superbe boisson antioxydante prévenant le cancer ? C'est ce qu'on va voir ensemble.

Le café, faux-ami de votre énergie
Le café en naturopathie est classé comme un dévitalisant. Voilà pourquoi :
Le café contient des alcaloïdes et de la caféine, éléments indigestes et fortement acidifiants. Le corps ne reconnaît pas ces éléments et s'active donc à les éliminer le plus vite possible ...
Un effet diurétique et laxatif
D'un point de vue physiologique, le café provoque donc une forte activation du système digestif et rénal pour évacuer rapidement ces éléments, on appelle cela une "chasse". Tous les émonctoires s'ouvrent pour se débarasser des éléments indésirables.
Ceci n'aurait pas beaucoup d'impact si cela n'impliquait pas tout le contenant de votre système digestif : votre ou vos repas précédents. Rappelez-vous bien que lors de la digestion d’un repas, l’estomac sert –entre autres– de poche de stockage. Et son sphincter du nom de pylor fait passer au compte-goutte le bol alimentaire dans la première partie de l’intestin, appelée duodémum. C’est là qu’un travail chirurgical s’opère : chaque enzyme redécoupe les molécules de façon à ce qu’elles puissent être assimilées, c’est-à-dire passer la paroi intestinale jusqu’à la circulation sanguine. C'est la phase la plus importante de la micro-nutrition. C'est l'assimilation des nutriments, vitamines, oligo-éléments. Ce sont les éléments par lesquels on maintient l'équilibre acido-basique et par lesquels les cellules et les tissus du corps sont nourris.
Comprenez que si tout le contenu de l’estomac arrive d’un coup, c'est impossible pour le corps de traiter et d'assimiler correctement et tout part aux toilettes.
Voilà donc l’aberration du café après déjeuner. On a vidé l’estomac, mais l’intestin doit se débrouiller tout l’après-midi pour faire face à l’afflux de matières à traiter. Quelle énergie gaspillée et bienvenue à la fatigue post-prandiale, sans parler des ballonnements, gaz, etc !
Vos glandes surrénales n'aiment pas le café
D’un point de vue nerveux, cette chasse provoque une alerte, notamment des glandes surrénales qui sécrètent le cortisol (hormone de réponse au stress). Ce stress nécessite un grand et soudain besoin en énergie. La plus rapidement disponible étant l’énergie nerveuse, les plexus nerveux qui jalonnent notre corps se vident brusquement mettant à disposition ce qu’il faut pour l’élimination. Ce phénomène est responsable du petit coup de fouet tant recherché dans le café et qui en fait une boisson stimulante : on a l’impression d’avoir la pêche, mais on a déchargé les batteries…
Une consommation excessive peut engendrer une accoutumance et une dépendance pour vous sentir réveillé. Solliciter les surrénales signifie avoir un grand besoin d'apport d'énergie. Donc le cortisol se charge de freiner la fabrication d'insuline. Lorsque le niveau d'insuline est bas, cela permet de garder une glycémie haute (taux de sucre dans le sang). Cela permet de nourrir muscles et cerveau pour l'action ! Sur le long-terme, cela peut avoir un effet de résistance à l'insuline. Au fil du temps, le rythme hormonal réduit la production de cortisol normalement boostée par la caféine. En parallèle le corps développe toujours une accoutumance à la caféine, il faudra donc de jour en jour plus de caféine pour que la personne se sente réveillée.
L'épuisement du système hormonal (le plus long à rééquilibrer)
Le rythme hormonal se retrouve ainsi épuisé et déréglé, le corps s’est accoutumé à la caféine et ne compte plus que sur celle-ci pour le réveiller. La personne est alors dans l’incapacité de se réveiller le matin, même avec beaucoup de café…
Il faudra plusieurs semaines et un sevrage à la caféine pour permettre au corps de retrouver son rythme hormonal (production de cortisol).
Vous comprendrez donc qu’enchaîner les cafés n’est pas vraiment la solution pour conserver le tonus. C’est aussi pourquoi les grands consommateurs de café peuvent en boire jusqu’au soir. Cela ne leur fait plus rien, puisque, de toute façon, il n’y a plus rien !
L’état d’alerte permanent créé par l’excitation nerveuse répétée peut conduire à l’irritabilité, à des difficultés de concentration, des troubles du sommeil, voire des crises de panique et le plus souvent à la fatigue chronique.
Et c'est le chat qui se mord la queue : on boit du café pour le coup de fouet, on assimile moins, on se dévitalise et on réduit les stocks de minéraux, on est plus fatigué, on prend plus de café, etc.
En résumé, le café :
excite, plutôt que de réveiller, augmentant l’anxiété et l’irritabilité
déshydrate (d’où le verre d’eau servi avec)
stoppe la digestion au lieu de l’aider
acidifie et déséquilibre le terrain : estomac, intestin et foie, avec répercussions sur les os (dévitalisation)
augmente le rythme cardiaque et la pression sanguine par vasoconstriction des vaisseaux sanguins
diminue l’absorption de nombreux nutriments grâce à son fort pouvoir chélateur (sorte d’inhibition)

Le paradoxe de l'indice PRAL
Le café est un dévitalisant acidifiant. Oui mais pourquoi son indice PRAL est négatif ? Le café est théoriquement alcalinisant. Etant donné sa composition minérale, le café devrait être alcalinisant. Mais dans les pays riches, où la plupart des gens sont en acidose tissulaire, les acides du café sont mal métabolisés et augmentent l'acidification du terrain. Le corps puisent donc dans ses réserves minérales pour maintenir l'équilibre acido-basique et c'est ainsi qu'après plusieurs années, on peut voir apparaître des pathologies comme l'arthrose, l'ostéoporose, les caries, etc. Tout cela diminue progressivement la vitalité de l'organisme et le dérègle, amenant à diverses maladies.
Alors Adieu à tout jamais le café ?
C'est là que vient la notion de responsabilisation en santé. Maintenant que vous savez ce que vous faites lorsque vous buvez du café, vous pouvez choisir en conscience vos instants de plaisir café.
Plusieurs informations à prendre en compte :
☕ notre taux de cortisol dans le sang est à son pic le matin entre 6h et 9h. A elle seule, cette hormone est capable de nous réveiller et de nous mettre en action. A quoi bon lui mettre des bâtons dans les roues !
☕ selon la démonstration ci-dessus, vous l’avez compris, ce n’est pas le café qui vous apporte de l’énergie, il a plutôt tendance à la gaspiller ;
☕ toujours selon ci-dessus, il vaut mieux ne pas mélanger café et aliments si l’on veut une digestion rapide, efficace, minéralisante et pas trop énergivore.
Quoiqu’il arrive, sa consommation doit être raisonnée pour ne pas tomber dans une forme de dépendance. Ce qu’on pourrait alors appeler « sevrage » est à opérer de façon progressive pour ne pas souffrir de violents maux de tête.
Le café est bien sûr à proscrire chez les personnes souffrant de reflux gastro-œsophagien, de troubles du sommeil et d’anémie, car la présence de tanins empêche la bonne absorption du fer. Son effet anti-nutriments est largement reconnu aujourd'hui (fer, magnésium, calcium).
Changer de routine
Pour économiser les surrénales et conserver la santé, il est plus prudent d’adopter une consommation modérée de café. Retrouvez mon article sur les alternatives au café :)
Mon astuce pour diminuer votre consommation de café :
J'aime personnellement ramener le café à ce qu'il est : un produit "rare" et précieux puisqu'il est importé d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Même s'il est aujourd'hui la 2ème boisson la plus consommée après l'eau.
J'en consomme alors environ 1 par semaine, que je mous et que je fais dans une machine à l'italienne, comme un petit rituel que je savoure. Et mélangé avec un peu de lait d'amande ... c'est fameux :)
Les sources de cet article
1. Hurell RF, Reddy M, Cook JD – Inhibition of non-haem iron absorption in man by polyphenolic-containing beverages – NCBI – avr. 1999
2. Smit, H., Rogers, P. Effects of low doses of caffeine on cognitive performance, mood and thirst in low and higher caffeine consumers. Psychopharmacology152, 167–173 (2000).
3. Leitzmann MF, Willett WC, Rimm EB, et al. A Prospective Study of Coffee Consumption and the Risk of Symptomatic Gallstone Disease in Men. JAMA. 1999;281(22):2106–2112. doi:10.1001/jama.281.22.2106
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